CAPITAINERIE LAROCHE BERNARD - CHANTIER NAVAL DE LA COURONNE

LA ROCHE BERNARD

2021

Compagnie des Ports du Morbihan

Le site du chantier naval de la Couronne est un site remarquable de par sa topographie et son positionnement à
l’entrée nord du port de la Roche Bernard offrant aux visiteurs et utilisateurs l’une des premières façades structurant
l’arrivée sur le port.
Comme le souligne la volonté de la compagnie des ports du Morbihan, des élus de la commune et du syndicat, à
l’initiative de ce projet de restructuration, le site révèle des dysfonctionnements que nos échanges, auprès des
utilisateurs du site, ont confirmé.
En effet, si la promenade le long des quais bénéficie d’une orientation et d’un panorama privilégiés, la vue offerte aux
visiteurs arrivant vers le chantier demeure une perception à travers le filtre des clôtures disgracieuses et des bateaux
posés sur le terre-plein dominant le paysage, en arrière-plan duquel on devine les hangars obsolètes.
La disposition du chantier, à cheval entre les différents pontons, impose des traversées piétonnes régulières non
sécurisées, que le projet tentera de structurer.
L’activité du site en pleine saison amplifie les dysfonctionnements vécus par les usagers tout au long de l’année.
A cette opportunité de restructuration du chantier, s’est ajoutée l’hypothèse d’y joindre la capitainerie du port, sur un
site que l’on peut considérer comme restreint, légèrement caché par une végétation importante et loin du centre de
vie des plaisanciers.
Disposant d’une bonne expérience de l’architecture nautique et des besoins des chantiers navals pour y avoir passé
de nombreux mois, nous avons proposé une définition fonctionnelle du projet, proche des besoins, des usages et des
contraintes techniques du site.
Les objectifs principaux du projet ont été de :
– Le Chantier de ANC :
– Structurer un chantier clos, dans un périmètre sécurisé.
– Offrir une véritable façade commerciale sur la rue et promenade.
– Faire que les commerces du chantier naval soient la vitrine entre le chantier et l’espace public.
– Conserver une continuité piétonne le long du quai.
– Sécuriser les flux piétons en contournement du chantier coté talus durant les manutentions tout en laissant
le passage continu de la promenade le reste du temps.
– Offrir une aire de carénage parfaitement propre et maitrisée à proximité immédiate des zones de
manutention.
– Préserver un usage du terre-plein maximum pour le chantier des ANC sans la réduction potentielle liée à
l’implantation d’une capitainerie.
– La capitainerie du port :
– Assurer une visibilité parfaite du plan d’eau et des arrivées piétonnes comme nautiques.
– Faire de la contrainte de zone « submersible » une opportunité réglementaire pour un projet de capitainerie
au coeur de ses utilisateurs et des pontons.
– Un parti constructif permettant le choix d’un emplacement final du projet sur tout le long des quais (choix des
élus et de la compagnie).
– Conserver la totalité d’usage du terre-plein pour le chantier des ANC.

Le choix assumé de notre équipe de séparer clairement les fonctions du chantier des ANC et de la capitainerie a été
guidé par plusieurs constats du site :
– Laisser l’intégralité d’usage d’un terrain déjà restreint pour un chantier consommateur d’espace.
– La contrainte règlementaire de ZONAGE ULi « inondable » interdisant toute construction le long du quai
permettant de « voir » le plan d’eau, difficilement envisageable pour une capitainerie, mais l’existence d’un
zonage ULp permettant la réalisation de constructions sur pilotis. (ou flottant)
– L’existence de besoins fonctionnels et de positionnements complètement différents entre deux outils
différents.
Une opportunité que le projet saisit et assume en faisant du choix d’un seul schéma directeur de l’organisation du site
avec ou sans capitainerie.
LE CHANTIER NAVAL DE LA COURONNE
UN CHANTIER TOURNE VERS LA MER, UNE VITRINE COMMERCIALE VERS LA VILLE.
Depuis l’entrée du site, le nouvel équipement des ANC laisse la priorité à une large vitrine commerciale regroupant le
shipchandler avec mezzanine, et les 2 boutiques, avant de canaliser naturellement les visiteurs vers les parkings et les
différentes activités qu’il concentre.
Un volume secondaire situé le long du talus abritera quant à lui l’espace atelier orienté vers le terre-plein et un local
de stockage des déchets plaisancier abrité des regards et parfaitement placé à la sortie du terrain pour une bonne
coordination avec les services des déchets depuis la voirie (ce volume pourra être agrandi au besoin d’un atelier pour
la capitainerie accessible depuis la voirie.)
L’interstice entre ces deux volumes devient l’entrée circulable des bateaux et des véhicules, fermée par le portail
d’accès principal au chantier.
L’aménagement le long de cette vitrine commerciale permet aux piétons de rejoindre une placette qui fait le lien entre
la future capitainerie, le cheminement le long du quai et le chantier des ANC.
La clôture Est du chantier libère un chemin piéton en pied du talus pour permettre un passage secondaire vers les
pontons en cas de manutention sur la grue. Il permet également d’éloigner les stockages de bateaux des feuilles
d’arbres et assainit le ruissèlement naturel des eaux de la falaise. Le cheminement le long du quai est conservé et mis
en valeur pour permettre aux plaisanciers de rejoindre le ponton nord lorsqu’aucune manutention n’est en cours.
Ils mènent tout deux directement à l’espace des Arromanches autour duquel sera réalisé un traitement des sols
permettant une appropriation par les plaisanciers de cet espace convivial de rencontre (bibliothèque, café …) pour y
poser quelques tables.
Un système de barrières et de portails (O) permet de gérer la sécurité des personnes en fonction des usages techniques
développés sur le site et ferment définitivement l’emprise du chantier la nuit.
La partie nord du chantier reste toujours accessible pour le stockage des bateaux.
L’aire de Carénage :
Conscients que l’aire de carénage était initialement demandée dans le programme sur le môle béton pour des raisons
de manutentions, nous avons préféré, pour des raisons évidentes de protection contre les pollutions, la proposer plus
éloignée de l’eau, à proximité immédiate de la grue nécessitant pour l’utilisateur l’emploi de bers roulants.
La démarche environnementale d’une aire de carénage nous paraissant plus impérieuse que la seule rapidité d’usage.
La toiture terrasse abritant les zones de
stockage des boutiques sera rendue accessible
depuis un escalier sécurisé pour mener à la
visite de quelques bateaux mis à la vente par le
chantier.
Le volume central abritera la boutique du port, le shipchandler et la boutique en location.
Disposant chacune d’un espace de stockage arrière, elles sont tournées vers le sud le long du cheminement piétons
alimenté par les parkings et la voirie.
La placette de jonction permet, en plus d’intégrer les différences de niveaux, de créer un espace de vie extérieur que
les boutiques pourront investir durant les periodes estivales.
Elle permet de relier le cheminement du quai, les pontons et la future capitainerie.
UNE CAPITAINERIE SUR L’EAU.
Le choix architectural de positionner la
capitainerie sur l’espace de faible profondeur de la
Vilaine, peu exploitable pour les navires, est fondé
sur la volonté de créer un outil au coeur de ses
usagers, disposant d’une vue parfaite de son plan
d’eau. Sachant que les contraintes techniques des
fondations d’une structure sur pilotis seront
équivalentes à celles rencontrées sur un remblai
(très forte probabilité de mauvais sol sur l’ensemble des berges), il nous est apparu évident que l’hypothèse de libérer
l’espace du terrain au profit du chantier été la meilleure solution fonctionnelle.
Elle permet également de choisir une implantation au choix des élus et de la compagnie des ports tout le long des
berges, tout en restant dans l’emprise d’une zone ULp constructible.
Le volume traditionnel de la longère bretonne a été retenu pour sa bonne intégration avec le chantier des ANC dans
le paysage de la Roche Bernard.
Le volume principal de la capitainerie est fondé sur un large espace extérieur de deck prévu pour que chaque bureau
ait un accès rapide aux pontons et aux espaces extérieurs. Accessible depuis une large terrasse, l’espace d’accueil et
le salon des navigateurs sont ouverts vers le sud par une verrière en retrait permettant d’avoir une vue parfaite du
plan d’eau. L’ensemble des bureaux associés y sont interconnectés par l’intérieur et par la coursive périphérique.
La demande Optionnelle des 50 m² d’atelier complémentaire pourra se réaliser en extension du volume de l’Atelier
des ANC.
LE VILLAGE NAUTIQUE
Le choix architectural du projet est d’assurer une image durable et pérenne de petits volumes épurés en ossature et
bardage Bois, à l’image des constructions navales, formant un « Village nautique ».
L’intérêt paysager lié au maintien de constructions de faible hauteur (rdc + mezzanine), accentuant l’intégration
visuelle et la cohérence des différents bâtiments, et donnant le sentiment d’un site proportionné et à « taille humaine ».
La base du projet, composé d’un dialogue de verre et de bois, reprend l’élément essentiel des gabarits bretons
s’inscrivant en continuité des murets côtiers pour une intégration la plus naturelle avec le site et le caractère du
paysage en général. Les toitures et les façades sont traitées en bardage pour isoler le principe d’un volume traditionnel
transcrit dans le langage d’une architecture moderne.
Une pierre locale est choisie dans les murets gabion comme socle des bâtis pour une parfaite intégration et une
pérennité certaine, autant esthétique que constructive.
La réponse architecturale est épurée, ancrée, forte, durable et dénuée de tout effet de mode et de graphismes
éphémères.