restructuration de la pointe d'arradon

ARRADON

Compagnie des ports du Morbihan

RÉAMÉNAGEMENT DES ESPACES PORTUAIRES DE LA POINTE D’ARRADON

 

Le projet de réaménagement des espaces portuaires de la Pointe d’Arradon représente un véritable enjeu pour la plaisance et les activités portuaires, mais également pour la commune et le département. Le port participe pleinement à la structuration de l’espace «remarquable» de la Pointe d’Arradon, s’imposant comme figure de proue du Golfe du Morbihan inscrit au «club des plus belles baies du monde». Il influence autant l’image qui est véhiculée de la « petite mer », qu’il rayonne, quelque soit la saison, au‐delà de la seule vie locale arradonnaise.

Le port d’Arradon apparaît comme une zone de contact entre la terre et la mer et comme élément structurant du littoral. Il a contribué à toutes ses mutations et participé à l’essor de la plaisance depuis les années 1960. Il contribue depuis tout temps à la construction du caractère identitaire maritime de la commune, en supportant toutes les manières de s’approprier la mer.

Ce nouveau projet de réaménagement des espaces portuaires de la Pointe d’Arradon s’inscrit en continuité de la construction de nouveaux locaux d’accueil et de service (capitainerie, base nautique, locaux commerciaux, etc.)

Un diagnostic exhaustif du lieu (histoire, géographie, réseaux, fonctions et usages) a construit une lecture quantitative, qualitative et sensible caractérisant un schéma directeur d’aménagement avec ses enjeux, ses priorités et ses nouvelles orientations. Il permet d’établir plusieurs constats tout au long du parcours présentant désordres ou nouvelles exigences structurant le projet pour la qualité du tout et la durabilité de chacune de ses interventions :

– rupture de continuité du chemin des douaniers,

– difficulté d’accessibilité PMR,

– désuétude du niveau de service (sanitaire, douche, etc.),

– absence de traitement des eaux de ruissellement directement déversée dans le Golfe.

– installations commerciales autorisée non maîtrisée (sandwicherie, terrasses, signalétique, etc.),

– disproportion entre la place de la voiture et celle du piéton (trottoir +/-80cm),

– gestion improvisée de la voirie (balisage et signalétique temporaire), monopolisation de l’espace par la circulation et le stationnement de la voiture et traitement des sols imperméables (enrobé),

– déstructuration de la lisibilité des flux piétons (continuité de la promenade jusqu’à la Pointe,

– absence de gestion des zones de stockage,

– inexistence de services et de lieux de pause (mobilier urbain, etc.).

Si la mer fait l’unanimité des personnes qui se partagent le site de la Pointe d’Arradon, certains usages, tout au moins certains désirs peuvent entrer en contradiction avec l’intérêt général. Il apparaît donc essentiel que le projet comprenne le site dans sa globalité puis à différentes échelles pour faciliter son adoption tant spatiale que fonctionnelle.

Le port représente un atout de séduction et d’attractivité touristique indéniable. Il représente autant d’enjeux économiques, qu’esthétiques, voire relatifs à un art de vivre. Un travail de terrain a été mené depuis plus d’un an déjà pour aller à la rencontre des usagers et à l’écoute de leurs pratiques. Afin de concevoir un projet pour tous et d’expliquer les choix, il pourra être par un travail de concertation avec les principaux représentant des usagers, afin de mener le projet dans les meilleures conditions, et de construire un projet pour TOUS.

Considérer l’espace portuaire et son réaménagement nécessite donc  de s’interroger sur l’ensemble des actions techniques, urbaines, paysagères, architecturales, fonctionnelles, économiques et sociales pour construire les réponses attendues par le site. L’intervention se caractérise donc par une approche globale convergente du tout vers le détail. Le projet se définit comme une véritable recomposition de la côte Sud de la Pointe d’Arradon depuis l’entrée du site, délimitée par la borne de filtration des accès, jusqu’à l’embarcadère.

Avant toute restructuration des aménagements, le diagnostique révèle l’exigence d’actions techniques incontournables pour réviser et mettre en conformité les fondations du projet. Le rapport édité par ATE analyse très clairement la situation et propose un ensemble d’interventions budgétées qui impactent de manière importante le coût de l’opération (traitement des eaux pluviales, armoire de commande du poste de relevage, bornes multifonctions escamotables, gestion des déchets, etc.), même si certains points pourront peut-être faire l’objet de concertation de prise en charge avec la commune d’Arradon, la communauté d’agglo de Vannes et/ou le conseil général.

Une fois ces fondations mises en conformité, le projet trouve naturellement sa place par association de l’ensemble des actions urbaines, paysagères, architecturales, fonctionnelles, économiques et sociales qui structurent les nouveaux aménagements.

La borne d’accès de l’entrée est conservée et son programme de filtration renforcée pour permettre au gestionnaire d’être en mesure d’adapter l’offre et la demande suivant l’activité et la saison ; en fonction des nouvelles capacités du site.  Dès l’entrée, la voirie fait l’objet d’un élargissement sur le talus  existant pour proposer un nouveau stationnement perpendiculaire à la rue afin de facilité les manœuvres et de réduire les conflits d’usage de la voirie partager avec les utilisateurs de la calle de mise à l’eau. Sur les 7 places prévues, 3 places adaptées aux personnes handicapées sont implantées, en liaison directe avec les infrastructures de la nouvelle base nautique.

Si le revêtement en enrobé de la voirie est maintenu depuis la borne jusqu’à l’entrée sur le parc à bateaux, il change brutalement avant le virage pour être remplacé par une surface en pavés béton engazonné. Il dessine alors  une « frontière » nouvelle, marquant non plus une continuité de cheminement pour la voiture mais une simple tolérance. Outre la filtration des visiteurs et la maîtrise de la vitesse de la circulation, ce nouvel aménagement du sol accompagné des deux terrasses en gradins structure l’espace sous les plus grands arbres du site. Il organise une placette ombragée en belvédère sur la plage.

Pour la dynamique du lieu, une petite construction encastrée dans le relief pourra être proposée pour une activité commerciale, en accompagnement de l’activité de l’Abri Côtier.

La « voirie » est traitée en béton roche pour devenir prioritairement dédiée au cheminement piéton. Libérée de toute signalétique ou marquage au sol, elle offre ainsi toute sa largeur à la promenade, où la voiture n’est qu’exceptionnellement autorisée dans la limite d’accueil des 8 stationnements réservés et des 5 places d’arrêt minute pour l’approvisionnement des bateaux amarrés à l’embarcadère. Le long de cette nouvelle promenade, des murets et terrasses en ponton viennent ponctuer la balade et briser la circulation des véhicules.

La topographie de la place est retravaillée pour offrir deux plateformes horizontales. La première traitée en simple sablé invite le promeneur à poursuivre le chemin côtier vers la Pointe. La seconde est réservée à l’implantation d’un véritable parvis en réponse au ponton vers la mer de la nouvelle base nautique. Le parvis  est de la même manière couvert de bois et la dénivelée entre les deux plateformes est traitée en murets de gabions en instaurant un véritable dialogue….pour l’équilibre du lieu.

Sur la première plateforme l’implantation d’une construction légère permet d’absorber les locaux techniques du projet (local poubelles, etc.), ainsi que de proposer un ou deux locaux commerciaux s’inscrivant dans la nouvelle dynamique du Port de la Pointe d’Arradon.

La végétalisation et le soin apporté au choix des matériaux et des équipements dessinent la qualité des espaces pour un aménagement à la hauteur de la réputation du site, pour faire de ce nouvelle espace un véritable lieu de promenade et d’accueil, en apportant aux activités et commerces un nouvel environnement.